La bonne décision

Comment savoir si c’est la bonne décision?

C’est la question que j’explorais avec une amie récemment, en réfléchissant à un vibrant désir que je considérais mettre en action. C’est peut-être une question que vous méditez également. Vous avez envie de faire quelque chose, mais vous n’êtes pas certain. La possibilité de faire une erreur vous paralyse.

Oh, on sait que «les erreurs n’existent pas» ; il n’y a que des expériences qui nous font grandir, n’est-ce pas ?

En ce qui me concerne, cette perspective ne m’a jamais été très utile. Car oui, on peut certainement apprendre quelque chose de tout… Mais de toute évidence, certaines voies sont beaucoup plus ensoleillées que d’autres. 
Et je ne sais pas pour vous, mais je ne veux pas seulement éviter les déceptions ; je veux vivre la version de ma vie la plus majestueuse possible.

À mes yeux, une «bonne décision» est une décision qui est en ligne avec les plus hautes possibilités, avec ce qu’on pourrait appeler le «plan divin» – rien de moins. Mon oreille est constamment tendue vers la petite voix intérieure qui me guide vers lui.

Le hic, bien sûr, est qu’il n’est pas toujours facile de voir clair dans nos élans.
On peut avoir l’impression que notre cœur nous dit quelque chose, mais est-ce vraiment notre cœur, ou des peurs, ou des émotions conditionnées par notre passé ? 

On sait que parfois, si on se sent soulagé en pensant à un choix, ce n’est pas parce qu’il est super adéquat, mais parce qu’il nous ferait éviter un défi qu’on craint de ne pas pouvoir relever. 
Ou encore, parfois, notre attirance pour une idée provient plus d’un vieux schéma et d’une dépendance, non pas d’une intuition. On se sent heureux en y pensant un peu comme l’alcoolique en sevrage se sent heureux à l’idée de s’offrir un verre, ou comme on se sent devant un gros dessert (ou un gros sac de chips, pour ceux qui font partie de cette étrange catégorie de personnes qui ont la dent salée).

C’est dans tout cela que je barbotais en parlant avec mon amie.

Comment savoir si c’est la bonne décision ?

Comment savoir si c’est ce que je suis vraiment appelée à faire ? 

Je lui parlais du désir qui m’habitait, et j’exorcisais toutes les «mauvaises motivations» qui pourraient se cacher derrière lui. 

Provenait-il de mon âme ou juste de ma petite partie humaine ? 

Était-ce mon mental qui cherchait des façons de me faire fuir vers l’avant pour éviter de confronter des réalités que je vivais ? 

Comment pouvais-je être sûre que c’était un des meilleurs choix possible, en alignement avec la plus belle version possible de ma «destinée» ?

Oui, j’en avais beaucoup envie, mais… J’ai si souvent été paralysée à ce stade précis. Oh, j’aime beaucoup mon discernement; il m’a rendu de très grands services. 
Mais il y a des moments où cette quête devient un peu excessive et (excusez mon langage) mauditement lourde. J’ai remis tant de décisions à jamais, par peur de choisir la «mauvaise».

J’ai donc passé un long moment à visiter et à revisiter tout cela avec mon amie, habitée d’une confusion toute familière. 
Sauf que je ne sais pas ce qui s’est passé, mais à force de tourner autour des mêmes idées, j’ai senti une sorte de déclic se faire. On aurait dit que mon cœur en a finalement eu assez. 

Et en un instant, tous mes questionnements se sont envolés, pour ne laisser qu’une vérité, toute simple, qui m’habitait probablement depuis toujours, mais que j’exprimais pour la première fois : «Mais tu sais quoi ? Même si c’est une erreur, j’ai envie de la faire».

Même si c’est une erreur, j’ai envie de la faire. En d’autres mots : que ce soit le «bon choix» ou non, c’est ce qui m’appelle. C’est ce que moi, l’humaine, j’ai envie de vivre.

Tout ce temps, j’avais été à la recherche du plan divin, en me basant sur la prémisse que mes désirs n’étaient importants que dans la mesure où ils étaient en alignement avec lui. 

Mais j’ai réalisé, pour commencer, que le brouillard émotionnel est inévitable lorsqu’on dépasse des limites ; parfois, on ne sera jamais certain de ce que notre intuition tente de nous dire et si on veut avancer, on n’aura pas le choix de courir le risque de l’avoir mal interprétée.

Et surtout, surtout, j’ai réalisé que mes désirs sont importants en soi, aussi. On peut goûter à une expérience non pas parce que c’est un bon ou un mauvais choix, mais simplement parce qu’on en a envie. La «petite partie humaine» en nous a sa place, aussi. Sinon, pourquoi serait-on ici ?

Même si c’est une erreur, j’ai envie de la faire. Ces mots ont réveillé quelque chose en moi. Depuis, quand je frappe un nœud d’incertitude, je les ramène souvent à mon esprit. Et si je constate que c’est ce que je ressens lorsque je me branche à mon désir, je me sens souvent spontanément libérée de mon carcan, et prête à me mettre en action – non pas avec la certitude de faire la «bonne chose», mais avec la certitude que mon choix est une bonne chose par défaut, du simple fait d’être le mien.

L’intention de recevoir la réponse «d’en haut», d’une puissance supérieure, est toute belle. Mais sans qu’on le réalise, il peut se cacher derrière une peur de s’approprier notre vie, le sentiment qu’on est trop petit pour en prendre les rênes. Ce n’est pas qu’on se laisse guider par l’Univers autant qu’on lui donne notre pouvoir. On le place bien au-dessus de nous et on tente de se soumettre à lui comme on le faisait avec nos figures d’autorité, enfant.

Donc en fin de compte, peut-être que ce n’est pas d’essayer de trouver le plan divin et de lui être fidèle à tout prix. 
Peut-être est-ce plutôt de se créer un plan humain, puis de laisser le divin nous accompagner à travers lui. Ou un peu des deux. Souvent, on cherche si loin, alors il n’y a pas de réponse plus grande ou «spirituelle» que de faire ce dont on a envie. 

Car il s’avère que plusieurs de nos désirs sont effectivement connectés à un appel profond… 
Et même si l’un d’entre eux n’était pas en ligne avec le plan divin, le fait de vibrer, d’écouter ses élans, d’expérimenter et de goûter à diverses expériences, lui, en fera toujours profondément partie.

C’est une chose si grandiose de réaliser que c’est notre vie.

Sur ce, je vous souhaite une superbe journée !

Marie



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